Mi Familia Tome II: Mariée à la mafia, #2
By KC Klein
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About this ebook
Être un membre de la mafia, c’est compliqué… mais rester en vie aussi.
Jack a disparu et je suis la seule personne à pouvoir le retrouver.
Pour trouver Jack, je devrai plonger tête première dans un monde où la bonté et la foi n’existent pas et où les rayons du soleil sont consumés par les ombres. Où je devrai me soumettre à la cruauté et au pouvoir, en soulevant les soupçons. Et je me demande si mon âme est à la hauteur de la tâche ou si je reviendrai comme ces mêmes gens que je fuyais depuis toujours.
Ne rate pas la suite excitante de MI FAMILIA Tome II
Éloge de Mi Familia, Tome II.
« Une série captivante qui procure une surdose d’adrénaline ininterrompue et je suis ravie de la recommander à tous. »
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Mi Familia Tome II - KC Klein
MI FAMILIA TOME II
KC KLEIN
Traduction par
MARIE-PIER DESHAIES
Klein PublishingTABLE DES MATIÈRES
Un
Deux
Trois
Quatre
Cinq
Six
Sept
Huit
Neuf
Dix
Onze
Douze
Treize
Quatorze
Quinze
Seize
Dix-Sept
Dix-Huit
Dix-Neuf
Vingt
Vingt-Et-Un
Vingt-Deux
Vingt-Trois
Texas Wide Open
À Propos De L’auteure
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Babelcube Books
Mi Familia Tome II
Écrit Par KC Klein
Copyright © 2022 KC Klein
Tous droits réservés
Distribué par Babelcube, Inc.
www.babelcube.com
Traduit par Marie-Pier Deshaies
Dessin de couverture © 2022 KC Klein
Babelcube Books
et Babelcube
sont des marques déposées de Babelcube Inc.
Droits d'auteur © 2019 par KC Klein
Tous droits réservés. Révision actuelle du 07/2020
Couverture par Klein Publishing
Révision anglaise par Kimberly Dawn
KC Klein
Site web : www.KCKleinbooks.com
Vellum flower icon Réalisé avec Vellum
UN
Le pantalon en lin n'a pas la moindre chance. Il semble fondre sous mes yeux, en emportant la personne qui se trouve à l’intérieur.
Cette personne est Juanita Sanchez, à présent Juanita Martinez, assise en face de moi à ma table de cuisine, dans ma roulotte, à croiser et décroiser ses jambes ridiculement trop longues depuis un bon dix minutes. Elle me montre la semelle rouge de ses talons hauts beiges qui devraient hurler banale, au lieu de chuchoter prestance et prospérité.
Une faible brillance est apparue sur sa peau malgré la serviette du McDonalds, que je lui ai tendue dix minutes plus tôt, qu’elle utilise pour s’éponger le visage. J’aurais dû lui dire qu’un pantalon en lin n’est pas taillé pour les roulottes.
Mais j’aime la voir suer.
Elle zieute mon jean coupé pour en faire un short et ma camisole bleu marin avec un peu moins de dédain et un peu plus de désir.
- Ouais, l’air climatisé a cessé de fonctionner il y a quelques jours, donc nous utilisons le régime d’épargne « fenêtres ouvertes et plusieurs ventilateurs », dis-je, en tentant désespérément de ne pas taper des doigts.
Au lieu de cela, je caresse Bear, assis à mes côtés, en attendant patiemment que je le sorte pour une promenade.
Elle hoche la tête et sourit de façon crispée – un truc entre grimacer et avaler.
- Oh, ça va, répond-elle, avant de me montrer une rangée de dents invraisemblablement blanches sous son rouge à lèvres rouge.
Ma mère nomme cette couleur « rouge putain » et elle en possède dix tubes. Néanmoins, bizarrement, sur Juanita, ça n’a pas l’air bon marché… c’est classe.
Je suis habituée d’être entourée de femmes magnifiques, dont ma mère. Mais Juanita, avec sa chevelure d’un noir lustré, ses pommettes ciselées couleur caramel et ses grands yeux brun si sombre qu’ils ont l’air de miroirs, aurait facilement intimidé ma mère.
- Donc… euh… le mariage s’est bien passé ? m’enquiers-je, pas que ça m’intéresse, mais elle est là depuis quinze minutes et je n’ai toujours aucune idée de ce qu’elle veut.
Peut-être à cause de ma rencontre avec la sœur de Jack lors de la fête de ses fiançailles, c’est le seul sujet qui me vient à l’esprit.
- Oh, le mariage était fabuleux. J’aurais dû t’amener des photos.
Elle tente de trouver son téléphone dans son sac à main, celui-là même qu’elle tient sur ses genoux de la même manière qu’une personne le ferait dans l’autobus ou une toilette publique.
- Ce n’est pas nécessaire, l’interromps-je, cessant du même coup ses recherches. Peut-être une autre fois.
Soulagée, elle reprend ses regards du plafond au sol, du couloir à la cuisine comme si elle était une forme de vie extraterrestre envoyée sur Terre pour étudier la civilisation locale.
Je sais ce qu’elle voit sans suivre ses yeux – le tapis orange à poil long qui n’est plus tendance depuis les années 60, le lambris qui n’a jamais été à la mode, les appareils électroménagers jaunes qui tiennent bons et moi – une traînée de roulottes aux cheveux crépus sans avenir. Son regard se pose finalement sur le dépliant sur la table de la cuisine et son visage s’illumine comme si elle venait de trouver un truc en commun avec la race étrangère.
Elle l’attrape avant que je ne puisse l’empêcher et mon cœur s’arrête.
- L’école de commerce. Penses-tu t’inscrire ? demande-t-elle, en le retournant pour lire l’endos. Mmm, je n’ai jamais entendu parler de cette école. C’est une bonne ?
Je le lui vole des mains, gênée. Elle est probablement allée à Yale ou à Harvard. Non, Berkeley, je la vois assurément là-bas.
- Non, je n’irai pas. Ce n’est qu’un dépliant laissé à la porte que je n’ai pas eu le temps de jeter.
Ouais, il y a tellement de gens qui s’arrêtent à notre porte au milieu de nulle part. Je pense que Google ne sait même pas où nous sommes.
Au moment où l’Escalade noire aux vitres teintées s’est garée dans l’allée, j’étais persuadée que la mafia allait bombarder la roulotte de balles. Puis, Juanita est sortie du VUS en talons hauts et lunettes Gucci et j’ai souhaité à cet instant que ma première impression soit la bonne. Bon, plutôt que j’aie au moins rasé mes jambes dans la dernière semaine.
Je l’ai invitée à entrer et lui ai offert une boisson gazeuse avec une paille, car nos verres aux personnages de Disney m’embarrassaient. Ce n’est pas que nous soyons des fans de Disney, mais l’ensemble était à rabais au Village des valeurs – un ensemble de vingt-quatre.
Elle prend une autre gorgée de sa boisson, dans ce que j’espère être une tentative de s’humidifier la gorge pour enfin me dire ce qu’elle vient faire ici.
Mmm, non, un autre regard dérangeant. Je n’en peux plus.
- Puis-je t’être utile pour quelque chose, Juanita ?
Et je me demande soudainement si elle est en fuite et se pointe à ma roulotte au milieu de nulle part au Texas parce que c’est son idée de quitter le pays.
- Est-ce que tu éprouves des ennuis ?
Elle lisse ses cheveux noirs, remontés en chignon. Je me demande ce qu’elle pense de ma queue-de-cheval frisée par l’humidité.
- En fait, je voulais te parler de Jack.
Je reste interloquée. Jack et moi n’avons jamais été un couple, mais pour ce qui est de sa famille, ils croient que nous nous sommes fréquentés sur une courte période. Ce qui est faux. Rien ne pourrait être plus loin de la vérité.
- Je ne l’ai pas vu depuis…, commencé-je, et je repense au jour où il a déposé Bear et moi à la roulotte sans même un regard en arrière. Environ quatre mois.
Je souris pour lui faire comprendre que ce souvenir ne me fait plus souffrir… trop, puis je me penche pour caresser la tête de Bear au cas où ce souvenir ne le fasse plus… trop souffrir non plus.
- C’est ce que Jack m’a répondu quand je lui ai parlé de toi. Il m’a dit que tu t’ennuyais de ta… maison, explique-t-elle, en butant sur la « maison » dont je m’ennuie désespérément, puis elle fouille dans son sac à main.
Je garde le silence, incapable de trouver une bonne raison qui expliquerait que je veuille revenir volontairement ici.
- Le truc, c’est que, continue Juanita, je vous ai vus ensemble. La façon dont Jack te regarde. Tellement protecteur.
Je m’étouffe avec ma propre salive, mais je parviens à garder mon sang-froid.
- Et j’espérais que… le truc, c’est que… j’ai besoin de ton aide, cafouille-t-elle, avant d’inspirer profondément, ses ongles d’un rouge sombre agrippés fermement sur son sac à main, comme si j’allais le lui voler des mains et me sauver. Jack court un grave danger.
Parmi tout ce qui aurait pu traverser ses lèvres, ceci n’en fait pas partie. Après ce coup de poing au ventre, je respire, en douleur.
- Un danger ? Pourquoi ?
- Je pense qu’Emilio retient Jack captif dans son club et j’ai besoin d’une paire d’yeux à l’intérieur pour me dire s’il y est ou non.
J’attends qu’elle entre dans les détails de son escapade ultra compliquée d’agente double jusqu’à ce que je réalise que c’est tout. Voilà son plan.
- Et tu veux que je sois ta paire d’yeux ?
Elle ne répond pas, donc je présume que c’est un oui.
Je n’ai pas de diplôme d’études secondaires, mais j’ai réussi le GED. Mes chances d’entrer à l’université sont nulles. Malgré tout, je suis en mesure de dire que ce plan est voué à l’échec. Quelqu’un doit lui faire comprendre.
- Et tu penses que je peux simplement entrer dans le club d’Emilio, commander quelques bières, lui donner une tape dans le dos et lui demander de faire une visite guidée ?
- C’est un peu plus compliqué que ça…
Je l'interromps.
- Tu sais qu'Emilio me déteste. Et pas qu'un peu.
- Oui, acquiesce Juanita. C’est vrai, mais juste parce que tu l’as humilié. Sa fierté lui causera sa perte un jour. Je sais que si tu te présentais devant lui dans une sorte de… position compromettante, il ne pourrait pas refuser.
La pièce se met à tourner autour de moi en entendant deux mots en particulier.
- Je m’excuse, « position compromettante » ? Je sais que tu me prends pour une pauvre traînée avec un niveau de lecture de cinquième année, alors pourquoi ne pas nous faire une faveur et expliquer ton misérable choix de mots. Que veux-tu dire par « position compromettante » ?
Au moins, elle a la décence de se mordiller la lèvre inférieure. À cet instant précis, je prends la décision de ne pas lui avouer si elle se retrouve avec du rouge à lèvres sur les dents.
- Je pensais qu’on pourrait inventer une histoire où tu serais désespérément en manque d’argent…, tente-t-elle, mais embarrassée, sa voix s’estompe.
Alors, voilà la raison de sa visite. Je suis la seule personne pauvre qu’elle connaisse. Je m’adosse et croise les bras devant moi.
- Et je suis siiiiii désespérée que je…
J'attends qu'elle termine la phrase.
- Suis prête à postuler pour un emploi dans le club d’Emilio. Mais juste postuler, me rassure-t-elle. Pas pour prendre l’emploi, mais, durant l’entrevue, jette un œil autour et dis-moi ce que tu vois.
Ma bouche ouverte doit tout dire, car elle ajoute :
- Je vais te payer. Une somme considérable, si c’est ça qui t’inquiète.
Je secoue la tête, encore perplexe.
- Si c’est ça qui m’inquiète… Quoi ?
Et je comprends enfin. Je me redresse d’un coup, comme si le dossier de ma chaise était en feu. Bear, en sentant mon agitation, se met à geindre à mes côtés.
- Et pour quel emploi suis-je censée postuler ?
- Le poste de danseuse exotique.
Non seulement je suis la personne la plus pauvre qu’elle connaisse, mais je suis ce qui se rapproche le plus d’une stripteaseuse.
DEUX
Oh que non ! Est-ce que Juanita vient réellement de me demander de devenir une stripteaseuse dans le club d'Emilio ? Je préférerais me manger le bras. Je me lève, en poussant ma chaise vers l'arrière sur le sol dans un grincement.
- C’est l’heure pour toi de partir.
Sa peau parfaite prend une teinte rosée et ses yeux crient sa ténacité.
- Franki, écoute-moi.
Je lève la main.
- Inutile. J'en ai assez entendu.
-